Les NFT : la ruée vers l’or, un phénomène numérique nouveau

19 novembre 2021

Les token non fongibles ou « NFT » sont l’objet d’une ferveur particulière, notamment dans le domaine de l’art, marqué par des transactions aux montants vertigineux.

L’exemple le plus emblématique est celui de l’Américain Mike Winkleman alias Beeple, qui figure parmi les artistes les plus chers de leur vivant, après David Hockney et Jeff Koons, depuis son premier NFT intitulé « Everydays : The First 5.000 days », vendu 69,3 millions de dollars aux enchères pour un prix de départ de cent dollars.

D’après le rapport annuel de la société Artprice, publié début octobre dernier, les œuvres digitales en NFT représentent déjà un tiers de la valeur des ventes en ligne soit 2% du marché de l’Art Global en 2021.

Les intervenants du secteur ont compris la tendance à l’instar de la maison de vente aux enchères Sotheby’s qui a créé une plateforme de vente aux enchères de ces objets numériques.

En dehors du secteur artistique, l’attrait pour les NFT s’étend à l’industrie de la mode et du sport.

Les marques voient dans le NFT un nouvel outil de communication digitale qui vient en complément et qui permet de renforcer le lien avec leur communauté.

Dans le domaine du sport, Sorare a réinventé le concept des « cartes Panini » en mariant le jeu en ligne et NFT, ce qui lui a permis de réaliser la plus grosse levée de fonds jamais réalisée par une start-up française avec 680 millions de dollars.

Le secteur de l’audiovisuel n’est en reste. Un litige oppose actuellement la société de production Miramax, qui avait cofinancé le cultissime « Pulp Fiction », à son réalisateur Quentin Tarantino qui souhaite vendre, à son seul profit, des pages de script, des scènes coupées et d’autres inédits en NFT.

On rappelle que NFT sont des unités de données ou « jetons » inscrits sur une blockchain, certifiant qu’un objet virtuel (une image, une chanson, un gif, une vidéo ou un tweet) est unique et non interchangeable.

Grâce aux garanties de fiabilité offertes par la blockchain, l’acquéreur du NFT détient un certificat d’authenticité garantissant le caractère unique de l’objet immatériel qui y est attaché. L’historique des transactions sur le token peut être suivi par tous les utilisateurs de la blockchain ce qui confère une traçabilité optimale.

Sur le plan juridique, l’arrivée de ces NFTs ne manque pas d’intérêt non plus.

Le NFT comme support d’un droit de suite

Dans le domaine de l’art, il est fréquent qu’un artiste, qui n’a pas encore connu le succès, soit contraint de céder à un bas prix une œuvre dont la valeur viendra à augmenter plusieurs années plus tard.

Le droit de suite lui permet de bénéficier d’une rémunération lors de la transmission de son œuvre, à condition que celle-ci soit transmise par un professionnel du marché de l’art, que la vente soit effectuée sur le territoire français et qu’elle soit assujettie à la taxe sur valeur ajoutée.

Malheureusement, la numérisation des œuvres d’art permet difficilement de contrôler la divulgation et la reproduction des œuvres en ligne.

Les NFT permettent de combler ces lacunes en offrant à l’auteur l’opportunité de suivre les transmissions de son œuvre de façon certaine et donc d’éviter les cessions non autorisées de celle-ci.

L’auteur pourra, par exemple, grâce aux NFT, et en particulier aux smart contracts qui y sont attachés, conditionner la revente de ses œuvres au versement d’un pourcentage de son choix sur le prix de vente et ainsi bénéficier d’une rémunération automatique.

Une nouvelle source de revenu pour les auteurs

A l’avenir, les auteurs pourront monnayer l’exploitation de leur œuvre sous forme de NFT.

Aujourd’hui la plupart des contrats ne prévoit pas la possibilité de « tokeniser » une œuvre c’est-à-dire de créer la représentation numérique de cet objet immatériel sur une blockchain sous la forme d’un « token ».

Pour se prémunir contre une action en contrefaçon, les entreprises qui souhaiteront utiliser une œuvre sous cette forme devront recueillir le consentement préalable écrit de l’auteur ce qui supposera le versement d’une rémunération complémentaire.

La rédaction de ces clauses de cession devra être suffisamment précise pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté sur le fait que l’auteur a consenti à l’exploitation mondiale et digitale de son œuvre sous forme de NFT.

De nouvelles marques de commerce

Les demandes de dépôt de marques pour des produits ou services liés à la blockchain, y compris les NFTs, sont déjà nombreuses et la classification de Nice permet d’y répondre.

Les noms des principales places de marché de NFT ont d’ailleurs été déposée à titre de marque internationale dans différentes classes. Il parait tout aussi possible de déposer une marque pour désigner un objet d’art numérique.

B CUBE vous offre son expertise dans ces démarches.

Céline Cuvelier

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